Intempéries, inondations, véhicule immergé, grêlé, comment réagir ?

Avec 23 départements en alerte orange « pluie-inondations », déluge de grêlons à Saint-Nazaire, coulées de boue en sud Sarthe, routes coupées, maisons évacuées dans certaines zones, les automobilistes risquent d’être confrontés à quelques dégâts. Comment faire en cas de véhicule inondé ou altéré par les événements ?

L’automobiliste doit avoir souscrit pour sa voiture aux garanties « catastrophes naturelles » et « événements climatiques ». Ces deux garanties figurent dans les contrats « tous risques ». Attention, pour ceux qui sont assurés auto au tiers, il y a une forte probabilité qu’aucune de ces garanties n’y figurent.

Illustration Météo-France

La garantie « catastrophes naturelles » est subordonnée à la publication par arrêté ministériel de « l’état de catastrophe naturelle » au Journal officiel. Dans ce cas, l’automobiliste a 10 jours pour déclarer un sinistre sur sa voiture.

La garantie « Événements climatiques » a l’avantage de pouvoir indemniser des dommages causés au véhicule lors d’une inondation, même si l’état de catastrophe naturelle n’est pas déclaré. Cela étant, il faut tout de même démontrer que soit l’inondation était imprévisible (de plus en plus d’assurance envoie des alertes SMS à leurs assurés pour les prévenir d’un événement climatique), soit que l’automobiliste a tout fait pour protéger sa voiture (par exemple ne pas traverser une route inondée, ne pas se fourvoyer sur un gué)…  Dans le cadre de la garantie événements climatiques, le délai est de 5 jours pour déclarer le sinistre.

Dans tous les cas, la compagnie d’assurance enverra un expert en automobile pour évaluer les dommages. Il est important de fournir toutes les factures justificatives d’achat des biens endommagés (voiture et biens à l’intérieur du véhicule). Ne pas hésiter à faire des photos de tous les dommages. L’indemnisation intervient en principe sous 3 mois.

Le site de la FFSA (Fédération Française des Sociétés d’Assurances) précise que « L’arrêté détermine les zones et les périodes de la catastrophe naturelle ainsi que la nature des dommages (inondations, coulées de boues, mouvements de terrains, chocs mécaniques liés à l’action des vagues…).  Une franchise légale reste toujours à la charge de l’assuré. Elle s’élève à 380 euros pour les biens à usage d’habitation et non professionnel ; pour les biens à usage professionnel, le montant de la franchise est égal à 10 % des dommages matériels directs avec un minimum de 1 140 euros. Toutefois, pour les dommages aux biens à usage professionnel, c’est la franchise prévue par le contrat qui sera appliquée, si celle-ci est supérieure à ces montants ».

Pour les dommages provoqués par la grêle sur la carrosserie de la voiture,  les réparations sont indemnisées si le contrat d’assurance est « tous risques » ou « tous accidents ». Selon les compagnies une garantie « grêle » peut être souscrite. Si les grêlons ont endommagés le pare-brise, c’est la garantie « bris de glace » qui fonctionne. Dans ces deux cas, des franchises sont appliquées selon les contrats souscrits. La déclaration de sinistre est à faire dans les 5 jours, la grêle ne relevant pas du régime catastrophe naturelle.

Les conseils de l’expert

Si votre véhicule est immergé, dans un garage ou un sous-sol :

•  Immersion totale: Un véhicule immergé de façon totale n’est plus économiquement réparable. Il faut déclarer le sinistre à son assurance pour que l’expert vienne évaluer la voiture et que le propriétaire soit indemnisé.

• Immersion partielle: même si l’immersion peut sembler bénigne, il ne faut surtout pas redémarrer la voiture. L’eau peut être montée jusque dans l’admission d’air du moteur et induire des dommages moteur très importants. Il faut demander conseil à l’expert qui va passer voir votre véhicule ou à un réparateur local si le sinistre n’est pas déclaré auprès de l’assurance.

  Si vous êtes en circulation à l’extérieur :

• Renoncez à passer sur un gué, un niveau d’eau ou une rue inondée : Effectivement il vaut mieux ne pas « tenter le coup ». Certains véhicules ont des admissions d’air très basses au niveau du pare-chocs. Les remontées d’eau dans l’admission d’air, le filtre à air et jusque dans le moteur entrainent des dommages irréversibles. Le coût élevé d’un moteur doit vous inciter à rester raisonnable dans ce type de situation. Ces sinistres peuvent être pris en charge par les assurances mais celles-ci peuvent considérer que vous avez été imprudent et ne vous accorder qu’une prise en charge partielle ou la refuser.