Les Experts France Bleu Picardie

Les Experts France Bleu Picardie : Patrick Mateu, expert à Dury était l’invité de Patrick Vincent ce mardi 5 mai pour conseiller les auditeurs automobilistes.

Mieux comprendre les franchises et le remboursement des assurances, l’obligation de révision pour faire fonctionner la garantie, peut-on encore entretenir soi-même son véhicule, comment un expert peut vous aider lors de l’achat ou la vente d’un véhicule d’occasion avec Carré Expert Auto ?

ecologie-electriciteRéécoutez l’émission Les experts du 5 mai 2015
http://www.francebleu.fr/consommation/les-experts-de-france-bleu-picardie/les-experts-449

 Prochains rendez-vous pour les conseils de Patrick Mateu sur Les experts France Bleu Picardie le 20 mai et le 6 juin 2015 à 9h.

Les questions des auditeurs

  •  Marie a récupéré son véhicule sur un parking avec le feu arrière cassé. Elle a déclaré un « sinistre » à son assurance. La franchise est importante et son assurance ne lui a pas remboursé la réparation du phare arrière >> La franchise est supérieure au prix de réparation du feu. Le feu est garanti mais s’il coûte 150 euros et la franchise 500 euros, l’automobiliste est perdant. L’assureur garantit au minimum le montant de la franchise ; il faut donc que le montant des travaux soit suffisant pour rembourser une somme à l’assurée. Que la franchise soit simple ou absolue, l’assureur ne rembourse pas si le montant des dégâts est inférieur au montant de la franchise. Certaines compagnies d’assurances incluent dans le bris de glace les optiques avant. En outre le montant d’une franchise bris de glace est moins important que celui d’une franchise pour un sinistre.
  • Ludovic a eu un sinistre avec son véhicule. L’expert chiffre le montant des réparations à 500 euros ; l’assureur a indiqué dans son dossier 350 euros et a remboursé 290 euros à l’assuré. L’auditeur précise qu’il a spécifié vouloir faire les réparations lui-même. Pourquoi ces chiffrages diffèrent ? >> Soit il y a un problème de franchise à éclaircir soit il est possible que le taux de main d’œuvre ait été changé. Le chiffrage initial a été fait sur la base d’une réparation professionnelle chez un garagiste avec un taux de main d’œuvre à appliquer. Le particulier voulant réparer lui-même, l’assureur a a priori révisé le taux de main d’œuvre du rapport en conséquence.
  • Régine et sa fille ont acheté deux voitures. On leur a spécifié que la garantie révision était obligatoire à faire une fois par an sans quoi la garantie ne serait pas valable. Est-ce obligatoire ? La voiture de Régine a été acheté neuve ; elle a attendu que le compteur affiche la révision à prévoir normalement au bout de 30 000 km ; elle ne s’est affichée qu’au bout de 2 ans car elle roule peu. La voiture de sa fille a été achetée d’occasion il y a 2 mois ; le vendeur voulait lui faire prendre une prolongation d’assurance en lui expliquant l’obligation de faire la révision tous les ans sans quoi la garantie ne serait pas valable >> Les constructeurs imposent des révisons soit au kilométrage, soit périodique. Exemple à 30.000 km ou au bout de 2 ans. A un de ces 2 termes spécifiés, il faut effectivement effectuer la révision. Si on ne le fait pas, on risque de ne pas pouvoir faire fonctionner la garantie, c’est-à-dire avoir une déchéance de garantie du constructeur. Il n’y a pas d’obligation d’aller faire sa révision chez le constructeur ; néanmoins cela est fortement recommandé tant que l’on est sous garantie*(voir notre encadré).
  • De nombreux cabinets d’expertise peuvent aider les automobilistes à l’achat d’un véhicule d’occasion. Comment cela se passe, comment procède-t-on, quels conseils donneriez-vous à un auditeur qui a vu une annonce sur internet d’un véhicule dans ses cordes et son budget ? Vous pouvez accompagner l’acheteur ou aller voir le véhicule à sa place ? >> Les cabinets agréés pour effectuer la prestation Carré Expert Auto, peuvent aller visiter le véhicule avant l’achat (ou la vente), à la place de l’automobiliste s’il est loin, ou l’accompagner. La prestation varie de 100 à 130 euros environ selon les options proposées car nous pouvons aussi analyser l’huile (Bilan Santé Moteur) pour vérifier l’état du moteur. Pour un véhicule d’occasion à 10.000 euros cela représente 1% du prix d’achat, cela vaut vraiment la peine.
    Pour les automobilistes qui ne souhaitent pas être accompagnés, deux conseils cruciaux a minima: bien vérifier l’identification du véhicule, son numéro de série par rapport au certificat d’immatriculation et regarder le plan d’entretien qui a été fait sur la voiture de façon à voir si la périodicité d’entretien a été respectée.
  • Justement, on le voit, certaines personnes entretiennent leur véhicule elles-mêmes, leur vidange par exemple. Vaut-il mieux voir un professionnel ? >> Tout dépend du profil de l’auto. Sur des véhicules à bas prix (3000 euros) et donc fortement kilométrés ce n’est pas impossible. En revanche sur des véhicules modernes plus récents, il y a beaucoup d’électronique, des huiles de haute qualité. L’entretien est bien plus complexe et il est vraiment préférable de faire appel à un professionnel.
  • Aujourd’hui pour un véhicule d’occasion standard, avec lequel on va pouvoir rouler encore un moment, quel est le prix ? en-dessous de quel chiffre ce n’est pas raisonnable ? >> On ne peut pas répondre à votre question. Un VO peut aller de 1000 à 10/15.000 euros. Tout dépend de l’usage que l’on va faire de la voiture.

En savoir + sur la garantie constructeur 

Selon la décision de la Cour de cassation (Cass. Civ 1, 20.3.2013, n° 272) :

  • Il n’est pas abusif qu’un constructeur automobile refuse sa garantie si le client fait procéder à la réparation hors de son réseau d’agents et de concessionnaires.
  • La justice admet qu’un constructeur impose une telle exigence lorsqu’il s’agit d’appliquer sa garantie « contractuelle », c’est à dire la garantie qu’il accorde en plus de la garantie légale obligatoire de deux ans.
  • Il n’est donc pas anormal, pour la Cour de cassation, que le client victime d’un défaut soit obligé de s’adresser à un agent ou un concessionnaire pour obtenir la mise en œuvre de cette garantie et une réparation gratuite.
  • Il n’est pas anormal non plus que le constructeur refuse de garantir une réparation effectuée hors de son réseau.
  • Pour la justice, le constructeur qui assure gratuitement une prise en charge au-delà du minimum exigé par la loi, peut exiger en contrepartie que le client s’adresse à ses réparateurs agréés.
  • Les juges ont rejeté les arguments d’une association de consommateurs qui qualifiait ces obligations d' »abus de puissance économique », c’est à dire de « clauses abusives ».

(Cass. Civ 1, 20.3.2013, N° 272). © 2013 AFP

 

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