Les Experts WE France Bleu La Rochelle : les évolutions en matière de ventes de véhicules d’occasion aux particuliers

FranceBleu_logoJean-Luc Portes invitait ce samedi 13 juin Christophe Theuil, expert automobile et vice-président Anea (Alliance Nationale des Experts en Automobile). Sujet d’actualité aujourd’hui : les différentes évolutions en matière de ventes de véhicules d’occasion aux particuliers.

Aujourd’hui il se vend une voiture neuve pour trois véhicules d’occasion. L’augmentation du prix moyen d’un véhicule neuf favorise la croissance des ventes de véhicules d’occasion (VO) et notamment les flux de particuliers à particuliers. Car ce sont bien 5 millions de VO qui sont vendus chaque année dont 70% de particulier à particulier avec le besoin de sécurisation de l’achat et l’optimisation du prix. Des bonnes affaires il y en a. Voici quelques différentes nouvelles façons d’acheter un VO.

Les ventes aux enchères : longtemps boudées par le particulier car initialement organisées pour les professionnels, les enchères savent attirer dorénavant le grand public et sont en pleine explosion. Quelques réticences néanmoins car ici quand on achète c’est tel quel ! Pas d’essai routier, seulement le contrôle technique, pas d’obligation d’expertise (sauf sur certains produits), pas d’historique du véhicule…un achat à l’aveugle. De bonnes affaires ? Oui car il est possible d’y trouver un véhicule bien équipé toutes options, bien motorisé à des prix défiants toute concurrence (émanant de saisies financières). Attention toutefois à vérifier visuellement plusieurs points ou de se faire accompagner par un expert qui aura l’œil pour vous (en savoir plus avec notre précédent article sur le blog et le reportage de France 2).

Les Loueurs Longue Durée (LLD) : proposent directement leur parc autos aux particuliers. Ces véhicules passent entre différents conducteurs et types de conduite, et peuvent avoir été malmenés. Mais généralement ils sont bien entretenus pour durer dans les meilleures conditions et en vue de la revente.

Les agences automobilières font un véritable boom en France. Ces agences fonctionnent comme des agences immobilières pour mettre en relation des particuliers acheteurs et vendeurs entre eux. Un des réseaux phares en France fait appel aux experts en automobile et à la labellisation pour faire expertiser les véhicules avant de les mettre en vente et en ligne sur les sites.

Les labels : Le marché du véhicule d’occasion est pris en main avec des labels, des garanties. Des labels tels que celui de Carré Expert Auto est totalement indépendant de l’acheteur et du vendeur. Délivré par un expert neutre et objectif, ce label indépendant garantit au particulier la qualité et l’état réel du véhicule expertisé et est accompagné d’un rapport d’expertise détaillé en 7 catégories et 100 points de contrôle.

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Les questions des automobilistes auditrices

1)   Annie a acheté un véhicule d’occasion voici un an sur la foi du contrôle technique. Elle émet des doutes sur la qualité et la probité du contrôle technique car son véhicule lui a coûté le double en un an.

  • Le contrôle technique est réglementé et très encadré. Il se fait sans démontage car c’est interdit mais surtout il n’y a pas d’essai routier. L’essai dynamique fait toute la différence car il permet justement de repérer des dysfonctionnements ou des bruits.
  • L’expert peut être présent le jour du contrôle technique et ordonner des démontages, faire l’essai routier et délivrer le rapport d’expertise et le label correspondant. Le jour de l’achat, il faut essayer le véhicule. Si vous êtes profane, faites-vous accompagner d’un expert automobile qui aura l’indépendance d’esprit pour vous conseiller objectivement et techniquement, arguments à l’appui.
  • Pour le véhicule d’Annie, si les problèmes sont avérés, il y a toujours des recours possibles auprès du vendeur.

2)   Claudine a fait l’acquisition d’un Renault Scenic il y a 8 mois avec une garantie 6 mois. Le véhicule émet un bruit léger à l’avant avec une vibration sous le plancher puis un second bruit fort de roulement. Le garage a entendu et réparé le second mais le 1er bruit vient de recommencer. Que faire maintenant que le véhicule a dépassé la garantie de 2 mois ?

  • Au-delà de l’aspect de la garantie, le réparateur a une obligation de résultats. Dès qu’il intervient sur une problématique que vous lui signalez et qu’il engage des travaux ou une recherche de pannes, il est tenu d’obtenir le résultat voulu. Le fameux bruit doit donc disparaitre.
  • Les véhicules étant de plus en plus complexes, il est conseillé de privilégier le réseau de la marque qui est susceptible de mieux connaître les dysfonctionnements, bruits et désagréments spécifiques des modèles constructeurs. Il sera toujours possible de toute façon d’avoir un recours contre le vendeur initial.

3)   Le petit fils de Monique a acheté un petit 4×4 et vient de le revendre de particulier à particulier. 8 jours après il reçoit un courrier de l’acquéreur le menaçant d’aller au tribunal pour vice caché, le joint de culasse venant de casser. Pourtant la voiture ne consommait pas d’huile de façon anormale et le véhicule a bien passé le contrôle technique qui n’a rien relevé. Où est sa responsabilité ? Que faire, quel recours ?

  • A propos du Tribunal : une loi est passée récemment pour encourager la médiation avant d’aller vers les tribunaux. Le tribunal ne prendra donc pas le dossier. Ici la médiation se fait par les experts en automobile.
  • A propos du joint de culasse : Pour savoir si le joint de culasse est en train de faiblir, les professionnels ont des outils de mesure et de contrôle que n’ont pas le droit d’avoir les centres de Contrôle Technique donc le CT ne peut pas le détecter. Il ne faut pas voir le CT comme une finalité, d’où l’intérêt de l’associer à une expertise et un essai dynamique.
  • Le recours du vendeur : 2 options s’offrent à lui. La première est de reprendre le VO, rembourser l’acheteur, réparer puis revendre son véhicule sans doute  mieux. La seconde est d’accepter la mise en cause en demandant une expertise amiable et contradictoire. L’expert automobile présent arbitrera et définira les responsabilités : si la cause est fortuite, si la cause est extérieure ou due à une utilisation inappropriée du nouveau propriétaire qui endosse alors la responsabilité, ou si la cause est liée au vendeur et à un mauvais usage de l’huile auquel cas il devra assumer la responsabilité de la réparation ou de la reprise du véhicule.
  • Le vendeur peut passer par son assurance protection Juridique qui prendra en charge les frais d’expertise. S’il n’en a pas il peut missionner directement un expert auto pour l’assister jusqu’à la résolution du litige.

4)   Sylvette possède une Citroën C4, 3 ans et 22.000 km. Le capot présente une corrosion. Le garage ne veut pas prendre en charge la réparation puisque la garantie est passée d’1 an et lui présente un devis de 1000 €. Est-ce normal ?

  • Même en étant au bord de la mer, une corrosion sur un véhicule récent n’est pas acceptable. Il s’agit d’un problème de traitement et de peinture anticorrosion du capot moteur et des corps creux qui a dû arriver sur la série. Il faut écrire au responsable après-vente de la concession ou contacter le service client du constructeur, photos à l’appui. Si le concessionnaire ne modifie pas sa position, saisissez un expert automobile qui viendra constater et arbitrer. Dans le carnet d’entretien du C4, outre la garantie classique de 2 ans, il y a généralement des garanties anticorrosion plus longues comme chez beaucoup de constructeurs. Dans tous les cas il faut poursuivre la médiation.

5)   Brigitte est propriétaire d’une Opel Astra de 2012. Le voyant ABS s’allume de façon aléatoire et ralentit la voiture quand elle veut accélérer. Le concessionnaire ne semble pas d’accord pour revoir le véhicule qui a dépassé 2 ans et demie et n’est plus sous garantie. Est-ce un problème connu ?

  • Un ABS défaillant est potentiellement grave même s’il n’empêche pas l’utilisation de la voiture. Un seul conseil, ne conduisez pas ce véhicule ! La meilleure option est de faire appel à son assistance dépanneuse ou son concessionnaire. Ce peut être les capteurs de roues qui sont défaillants, un bug informatique. Il est prudent d’aller chez le représentant de la marque pour faire établir le diagnostic avec tous les moyens techniques possibles.
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